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Avec Pl, la plus-value, C, le capital fixe (les machines, les outils de production mais aussi les patentes ou les stocks) et V, le capital variable (les salaires), le taux de profit est défini comme :
(2.5)
En
divisant les termes par V, le capital variable (ce que nous appelons
les salaires), il vient
(2.6)
en
simplifiant V/V par 1, en définissant Pl/V (la plus-value divisée
par les salaires)1
comme le taux d'exploitation et en définissant C/V (l'ensemble de la
capitalisation divisée par les seuls salaires)2
comme la composition organique du capital, nous avons
(2.7)
Avec
l'accumulation progressive du capital fixe C, la composition
organique du capital augmente (les salaires y deviennent marginaux),
c'est-à-dire que, pour maintenir un taux de profit constant, il faut
augmenter le taux d'exploitation – augmenter les heures
supplémentaires gratuites et la durée de la journée de travail,
diminuer les salaires, les salaires socialisés et les jours chômés.
Comme le taux de réalisation ρ (voir ci-dessous) des salaires est
supérieur, la déflation salariale qui découle de la nécessité du
maintien du taux de profit est mortelle pour le PIB lui-même, pour
l'ensemble de la valeur ajoutée à terme. C'est cette contradiction
qui éclate périodiquement sous forme de crise – nous y
reviendrons.
1Dans
notre exemple du pain à 2,4€ avec 1,6€ de valeur ajoutée et
1,2€ de masse salariale, nous avons un taux d'exploitation
de 0,2€ (les dividendes) sur 1,2€ (les salaires) soit 15 %.
2Dans
notre exemple toujours, la composition organique du capital sera le
rapport entre la valeur immobilisée et les salaires. En admettant
que la boulangerie loue ses locaux, ce taux est assez bas : en
comptant les machines, les farines voire les patentes, imaginons que
cela représente au mieux 30 % du chiffre d'affaire – soit
0,8€ à l'échelle du pain – ce qui, divisé par la masse
salariale de 1,2€ du pain donne une composition organique du
capital de 2/3, de 67 %.