Ce n'est pas le seul puisque la définition de la valeur économique intervient aussi bien que sa distribution dans les tensions entre les classes. Les propriétaires veulent avoir l'exclusivité de la définition de la valeur économique – par la logique de l'emploi ou par la privation de ressources utiles à la survie, notamment – alors que les travailleurs ont intérêt, en tant que classe, à libérer leur travail concret du joug de l'employeur, de l'actionnaire, du propriétaire.
La lutte de classe oppose donc des définitions de la valeur économique et de la répartition de cette valeur. Les travailleurs sont payés en salaires, les propriétaires sont payés en rente, en dividendes. Si la valeur ajoutée produite à l'occasion du travail abstrait est consacrée à la rente, elle n'est pas consacrée aux salaires et vice versa. De même, si la valeur économique est définie sans référence à l'emploi, les propriétaires perdent l'exclusive de la définition de la valeur économique ; si, au contraire, les propriétaires demeurent les seuls à définir la valeur économique dans l'emploi, il n'y a pas de place pour d'autres définitions de cette valeur. Ceci explique pourquoi les grands actionnaires luttent contre l'index et pour l'exclusivité de l'emploi comme mode de définition de la valeur économique – ils se positionnent systématiquement contre le statu hors emploi des fonctionnaires, ils stigmatisent les sans emploi, les chômeurs, les retraités ou les invalides, c'est-à-dire tous les salariés hors emploi qui produisent de la valeur ajoutée sans employeur, sans actionnaire. Par contre, la faiblesse de la réponse syndicale laisse supposer que ces syndicats ne défendent pas correctement les intérêts de la classe des travailleurs. Sans doute ont-ils quelque obscure intérêt à tenir une position ambivalente.