En termes économiques, l'étude des paradoxes permet de comprendre
les perspectives d'effondrement des voies sans issues alors que
l'étude des contradictions explore les tensions qui ouvrent au
dynamisme. Les paradoxes ne mènent nulle part, les contradictions
font avancer (dans la violence, éventuellement) vers d'autres
contradictions. Quant aux subparadoxes, ils bloquent tout processus
évolutif parce qu'ils empêchent la négativité et la dialectique.
Contradictions
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Paradoxe
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Subparadoxe
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Dans
la violence sociale capitaliste, les femmes (A) s'opposent aux
hommes (non A)→ le rapport entre le travail abstrait et concret
est redéfini (B)
Exemple :
Dans
la vision marxiste, les prolétaires et les bourgeois sont en
rapports de contradiction, de tension. Les tensions mènent à une
synthèse nouvelle, la société socialiste.
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Le
capitalisme épuise les ressources dont il se nourrit. Le
capitalisme disparaît (et les ressources avec lui).
Exemple :
En situation de crise économique, si quelqu'un lance une
entreprise, il est ruiné. Les éventuelles entreprise créées
sont donc condamnées à disparaître dans ce contexte.
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La
négation du capitalisme (le soviétisme, l'écologie politique ou
l'étatisme) est récupérée par le capitalisme et le renforce.
Exemple :
Dans l'Empire Romain, les tensions sociales sont apaisées par
l'évergétisme, par la distribution de pain à la plèbe. Grâce
au recours à cette soupape, la situation demeure en l'état.
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Une science économique efficace étudiera les subparadoxes comme
forces de blocage, les paradoxes comme sources d'effondrement dans le
champ économique ou en dehors et les contradictions comme vecteurs
de possibles, de dynamismes.
Nous avons vu que le capitalisme était traversé de contradictions
pleines de promesse quant au devenir, quant à l'évolution de la
violence sociale. Nous avons également évoqué quelques paradoxes
qui étaient déplacés dans d'autres champs et menaçaient de les
faire disparaître.
Il nous reste à évoquer les subparadoxes
capitalistes
pour achever notre approche des dynamismes économiques actuels, des
dynamismes capitalistes. L'économie, qu'elle soit descriptive ou
prospective se doit d'étudier le devenir de la production, ses
mécanismes propres.