Pour
conclure notre petite réflexion, nous avons constaté que la valeur
ajoutée produite sur une année donnée, le PIB dépendait
directement de la portion des valeurs ajoutées antérieures
dépensée. En effet, on ne produit pas de valeur s'il n'y a personne
pour acheter les biens et les services produits. La valeur ajoutée
est donc déterminée par la portion de la valeur ajoutée dépensée,
réalisée. Nous avons défini une fonction pour étudier la
réalisation de la valeur ajoutée en fonction de la nature de son
affectation. Les salaires – qu'ils soient socialisés, comme le
chômage, les pensions de retraite ou d'invalidité ou non – sont,
dans un temps long, intégralement dépensés (pour être précis,
selon nos calculs, à
99,99635%
voir 2.21). C'est-à-dire que, pendant qu'un salarié (en emploi ou
au chômage, à la retraite, en invalidité, peu importe) épargne,
un autre réalise une épargne antérieure et, l'un dans l'autre, les
salaires dans leur ensemble ne sont guère épargnés. La
rémunération du capital moyen peut sembler réalisée dans une
forte proportion (98%). Cette proportion, pour élevée qu'elle
paraisse, phagocyte pourtant à long terme l'intégralité de la
valeur économique. Quant à la rémunération du capital extrême,
celui des propriétaires multi-milliardaires, elle disparaît tout
simplement de l'économie productive, puisque la part dépensée en
est marginale. Elle n'intervient plus dans
la
production de valeur ajoutée ultérieure.
De
ce fait, seuls les salaires (quelle qu'en soit la forme) créent de
la valeur ajoutée sur le long terme. Toute forme de rémunération
du capital obère à terme le processus de création de valeur
économique – et toute forme de rémunération du capital extrême,
toute rémunération somptuaire,
disparaît
de l'économie réelle immédiatement.