Définition et enjeux

Construction et herméneutique d'une économie de la puissance humaine

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Exponentielle et structure organique du capitalisme

L'accumulation est générée par l'épargne et affecte la composition organique du capital. Les avoirs des possédants augmentent en valeur absolue et, via l'investissement, la valorisation des outils de production augmente par rapport à la valeur des salaires. Ce qu'on appelle la structure organique du capital (le rapport C/V, le capital fixe – c'est-à-dire la valorisation des outils de production – divisé par le capital vivant – c'est-à-dire les salaires). À mesure que le capital s'accumule sous forme d'outils de production, l'outil de production représente une valeur de plus en plus importante par rapport aux seuls salaires qui, comme nous l'avons démontré, génèrent seuls sur le long terme la valeur économique.



À l'extrême, la part des salaires disparaît dans la composition de la valeur ajoutée et, avec cette disparition, c'est le fondement même de l'économie qui disparaît. À l'extrême, il faut imaginer des outils de production entièrement robotisés qui appartiennent à un seul propriétaire, des travailleurs faméliques et une production de biens et de services qui ne trouve pas acquéreurs, une économie qui tourne à vide et nourrit des avoirs théoriques de rentiers, avoirs impossibles à réaliser puisque la fabrication d'un produit entièrement mécanisée ne générerait pas de valeur économique.



L'investissement global dans l'outil de production obère la productivité économique. En Chine en particulier, les capacités de surproduction sont gigantesques mais les investisseurs continuent à augmenter la productivité des outils industriels, à augmenter les cadences alors qu'il n'y a plus personne pour acheter cette production.

Note 17. La productivité

Nous définirons la productivité comme production de valeur ajoutée par unité de temps.



L'augmentation des cadences, du temps de travail, la flexibilisation du travail, la dégradation des conditions de travail n'augmentent pas la valeur ajoutée produite et, partant, la productivité. Au contraire, comme ces mesures augmentent les dividendes non dépensées, elles ont tendances à diminuer la productivité.



En termes mathématiques, on dira que la productivité est la dérivée dans le temps de la valeur ajoutée, c'est-à-dire la production de valeur d’échange par unité de temps. Avec P= productivité, V= valeur créée et t= temps.



(4.3)


La fonction P(x) sera la pente de la fonction V(x) en fonction du temps. Si la production de valeur tend vers l'infini (P(x)=∞), la pente de V(x) tendra vers la verticale, si la production de valeur tend vers (P(x)=0), la pente de V(x) tend vers l'horizontale, s'il y a destruction de valeur, la courbe de V(x) descend (P(x)<0). Comme la productivité est la dérivée de la valeur créée, la valeur créée est l'intégrale de la productivité sur t.



(4.3.1)


ou encore:



(4.4)


La valeur créée est égale à la productivité par unité de temps multipliée par le temps.



Pour une période donnée, nous avons :



(4.5)




On notera que pour un temps donné (mettons un an = ∆t) le V constitue le PIB. Nous avons vu que le PIB est directement proportionnel à la réalisation du PIB antérieur, c'est-à-dire à l'importance relative de la part du PIB réalisée intégralement, de la part du PIB consacrée aux salaires. Pour résumer, on peut dire que plus la part du PIB consacrée aux salaires – et notamment aux bas salaires qui se réalisent intégralement – est importante, plus l'économie est productive.