Arrivé
à ce stade, nous avons prouvé que la propriété lucrative
permettait l'accumulation et que l'accumulation de capital condamnait
le tissu économique d'une société donnée et cette société
elle-même, nous allons réfléchir dans ce chapitre sur ce problème
spécifique. Nous allons aborder les effets économiques de
l'accumulation dans le temps, quand la fonction d'accumulation amène
celle-ci à engloutir l'intégralité de la valeur produite.
Exponentielle et concentration
(4)
la fonction d'accumulation
en
lissant ε
par un taux constant du stock
global
de capital, en ramenant l'ensemble des accumulations annuelles
successives à une moyenne, on a :
(4.1)
C'est-à-dire une fonction
exponentielle pour peu que l'épargne de départ ne soit pas nulle
(ce qui est facile à admettre) et qu'il y ait une accumulation
constante en moyenne à terme, strictement positive – ce qui est le
principe-même du capitalisme : les investisseurs achètent des
titres de propriété pour s'enrichir.
(4.2)
La part de l'accumulation dans
la distribution des revenus économique va tendre vers un, vers
100 %. L'accumulation phagocyte l'ensemble de la production de
valeur économique1.
Ce sont les conséquences de cet état des choses que nous allons
examiner dans l'histoire – que la forme d'accumulation soit
spécifiquement qualifiée de capitaliste, comme dans l'Europe
contemporaine, ou que cette forme d'accumulation ne soit pas
unanimement qualifiée de capitaliste, comme dans l'Empire Romain.
Proposition
26
Le
principe d'accumulation concentre toutes les richesses et
appauvrit l'ensemble du corps social.
|
À
l'extrême, le capital s'accumule entre des mains de moins en moins
nombreuses puisque il rémunère ses propriétaires au-delà de leurs
dépenses et que les travailleurs appauvrissent à mesure qu'ils
travaillent davantage, à mesure que le prix du travail baisse du
fait de la concurrence, à telle enseigne que la misère se
généralise auprès des producteurs. La société se clive jusqu'à
son point extrême – quand tout appartient à un seul propriétaire.