Pourtant, si l'on considère la valeur de vérité de la violence sociale du capital, de la propriété lucrative et de l'accumulation, elle ne peut entraîner sa propre chute que si elle est paradoxale (voir 9.1 ci-dessus) ou elle ne peut entraîner la dynamique dialectique que si elle est traversée de réalités concomitantes irréconciliables (de contradictoires). Ce n'est pas le cas parce que le capitalisme est composé de réalités subcontraires, d'éléments différents mais compatibles. De ce fait, l'accumulation et la baisse du taux de profit, la course à la productivité et l'assèchement du pouvoir d'achat des clients vont de pair.
Ils ne font pas disparaître le capitalisme parce que ce ne sont pas des réalités contradictoires mais subcontraires : les propositions (capitalisme – extérieur au capitalisme) ne sont pas contradictoires mais leur négation est paradoxale (non capitalisme – non extérieur au capitalisme). L'aspect paradoxal de la négation du capitalisme rend cette négation impossible, ce qui obère toute dynamique dialectique liée aux tensions entre les composantes en présence. Les tensions se résolvent dans des crises cycliques de production, des catastrophes économiques, des innovations technologiques, des faillites, la conquête de nouveaux marchés (nouveaux parce que liées à des pays hors capitalisme ou à des désirs jusqu'alors extérieurs à ce mode d'organisation de la violence sociale), des famines locales, des défauts, des crises de la dettes, des crash boursiers sans que jamais le système lui-même ne trouve dans l'opposition de forces en présence le dynamisme de son évolution dialectique ou dans la force de ses antagonismes internes la source de son effondrement. Ce système perdure en nuisant profondément à ce qui lui est extérieur. Pour dépasser les cycles ravageurs du capitalisme, il ne faut pas compter sur une force interne – dialectique ou paradoxale – puisque les choses fonctionnent sur le mode subparadoxal mais il faut attendre le salut d'un extérieur, de quelque chose qui n'est pas partie prenante de la logique du système de violence sociale capitaliste, salut qui doit venir avant que cet extérieur ne soit intégré à la dynamique d’absorption du capitalisme.