Nous avons vu que le travail abstrait repose dans une certaine mesure
sur le travail concret. La production de valeur économique n'est pas
nécessairement liée à la production de valeur d'usage, au travail
concret (que l'on songe aux bénévoles qui travaillent et n'ont pas
de salaire ou que l'on songe au salaire statutaire, lié au temps de
vie, au travail concret mais non conditionné directement au
travail concret). La valeur économique, le PIB est créée
finalement par les seuls salaires, par le seul travail abstrait. La
valeur concrète, la valeur d'usage, est créée par le travail
concret, aussi bien dans l'emploi que hors emploi – nous avons
d'ailleurs vu que, globalement, c'est le travail hors emploi qui
permet le travail dans l'emploi et non l'inverse.
La production de valeur économique par le système de la propriété
lucrative accapare les ressources au moyen de formes plus ou moins
sophistiquées d'enclosure, d'appropriation privée des ressources
communes. En partant de ce constat, nous nous retrouvons devant deux
questions :
- est-ce que la production de valeur économique est nécessairement
une appropriation des ressources communes ?
-
est-ce que le travail concret producteur de prospérité, de richesse
concrète est nécessairement une appropriation des ressources
communes ?
Et,
dans la négative, nous devrons voir comment trouver une forme
concrète et
une forme abstraite au
travail qui évitent l'épuisement des ressources et l'effondrement
de l'économie concrète et de la civilisation.