Le taux de profit du capital augmente dans un premier temps mais,
pour la plupart des entreprises, c'est finalement la ruine qui les
attend puisque, faute de clients, les dettes s'entassent, les
machines rouillent et l'usine compte les pluies.
Au final, si l'on définit le taux de profit comme le rapport entre
les dividendes et les capitaux investis, on a
(2.4)
Taux de profit=Dividendes/Consommations
Intermédiaires+Investissements+Salaires
Cette équation appliquée à la fig. 1 donne comme résultat 6% au
début du processus décrit par le dessin et ... 6% à la fin. Dans
cette situation de guerre contre les salaires, il n'y a donc pas eu,
finalement, d'augmentation du taux de profit.
Par contre, la structure organique du capital est modifiée par la
rigueur, l'austérité – ou la déflation salariale.
La
structure organique du capital est le rapport entre le capital fixe
(les investissements) et le capital vivant (les salaires - socialisés
ou individuels). Sur la fig. 1, ce rapport passe de 0,5 à 1,33. Les
investissements en capital fixe, en machines, en équipements
deviennent déterminants face à la concurrence alors que
l'importance relative des salaires baisse. La course à l'équipement
sans travailleur pose un problème économique majeur: ce sont les
salariés qui remplissent finalement le carnet de commande or la
déflation salariale comprime immanquablement, à plus ou moins long
terme, la demande4.
Note
2. le taux de profit (Marx résumé par Mylène Gaulard, 2014)
Avec
Pl, la plus-value, C, le capital fixe (les machines, les outils de
production mais aussi les patentes ou les stocks) et V, le capital
variable (les salaires), le taux de profit est défini comme :
(2.5)
En
divisant les termes par V, le capital variable (ce que nous appelons
les salaires), il vient
(2.6)
en
simplifiant V/V par 1, en définissant Pl/V (la plus-value divisée
par les salaires)5
comme le taux d'exploitation et en définissant C/V (l'ensemble de la
capitalisation divisée par les seuls salaires)6
comme la composition organique du capital, nous avons
(2.7)
Avec
l'accumulation progressive du capital fixe C, la composition
organique du capital augmente (les salaires y deviennent marginaux),
c'est-à-dire que, pour maintenir un taux de profit constant, il faut
augmenter le taux d'exploitation – augmenter les heures
supplémentaires gratuites et la durée de la journée de travail,
diminuer les salaires, les salaires socialisés et les jours chômés.
Comme le taux de réalisation ρ (voir ci-dessous) des salaires est
supérieur, la déflation salariale qui découle de la nécessité du
maintien du taux de profit est mortelle pour le PIB lui-même, pour
l'ensemble de la valeur ajoutée à terme. C'est cette contradiction
qui éclate périodiquement sous forme de crise – nous y
reviendrons.
Les salaires sont diminués relativement par rapport aux
investissements. Pour produire, il faut relativement de plus en plus
investir pour pouvoir écouler une production meilleure marché, sans
salaire, sans travailleurs.