La NRA, la National Restaurant Association a bloqué l'augmentation des salaires minimaux dans vingt-sept états sur vingt-neuf. À New-York ou dans le Connecticut, les salaires minimaux ont été amputés des pourboires, ce qui a réduit à rien leur augmentation. Cette association a également bloqué l'adoption des congés payés dans plusieurs états1.
La NRA est très conservatrice, elle bloque les réformes de la santé, les salaires moyens dans la restauration rapide sont de ... 8,74 dollars l'heure (à la cuiller, six euros)2, que ce secteur compte plus de douze millions de travailleurs aux États-Unis pour plus de 600 milliards de profits (à peu près 500 milliards d'euros).
Par rapport à ces chiffres, si nous divisons les profits du secteur par le nombre d'employés, nous obtenons une moyenne de 50.000 dollars extorqués chaque année à chaque producteur de la restauration. En comptant quarante heures de travail hebdomadaire pendant cinquante semaines par an, on arrive au salaire annuel moyen de 17.480$.
Le rapport entre les deux chiffres (profit et salaire) constitue ce que Marx appelle le surtravail, soit, 2,86.
Ce chiffre signifie que le taux de surtravail moyen est de 286%, ou encore que, pour chaque heure travaillée pour lui, un travailleur de la restauration aux USA travaille en moyenne près de deux heures et cinquante-deux minutes (2,86 heures) pour son patron. Sur une journée de huit heures, le producteur commence à travailler pour lui après plus de 5h50 de travail pour le propriétaire. En commençant à 8h du matin, avec une heure de table, en terminant sa journée de travail à 17h, le barman commence à travailler pour lui vers 14h50 (ou vers le 20 septembre en annualisant l'image).
A la fin du XIXe, Marx évaluait le surtravail à 100% (et intégrait les investissements dans les profits). A cette époque, avec ce taux de surtravail, les producteurs travaillaient pour eux à partir de ... 12h (ou vers le premier juillet en annualisant l'image).
1Voir
l'article de Stephen Rosenfeld, How the
restaurant lobby makes sure fast food worders get poverty wages
in Truthout,
le 08 septembre 2013, en anglais :
<http://truth-out.org/news/item/18681-how-the-restaurant-lobby-makes-sure-fast-food-workers-get-poverty-wages>
2Précisons
que, à ce niveau de salaire, le brut est imposé à hauteur de 10 à
15 % aux États-Unis. Les cotisations employeurs légales sont
négligeables.