Dans
le fonctionnement actuel des banques, les comptes crédités par les
banques nationales ne sont pas les comptes des particuliers, des
entreprises ou des institutions publiques. Les banques nationales
créditent les comptes des banques privées en leur consentant des
prêts. La
plupart des gens pensent que les banques prêtent l'argent qu'elles
ont en dépôt. Les dépôts des particuliers ou des entreprises sont
effectivement prêtés
par
les banques mais ce n'est qu'une petite partie des prêts consentis.
Les banques nationales prêtent donc aux banques privées.
Une fois cet argent prêté à une banque privée, disons la banque
A, cette banque va consentir des prêts sur fonds propres avec
l'argent de ce crédit. Elle va faire crédit à un client et, selon
le taux de réserve exigé par la législation en vigueur, elle ne
prêtera pas tout. Imaginons qu'elle prête 90 % de la somme
qu'elle a elle-même empruntée auprès de la banque centrale. Elle
va prêter cet argent à un client (disons quelqu'un qui achète une
maison) qui va le donner à une personne (le vendeur). Cette autre
personne va déposer l'argent sur un compte d'une banque (que ce soit
la même ou une autre n'a pas d'importance), disons la banque B. Avec
ce nouveau dépôt, la banque B va pouvoir prêter à son tour à un
nouveau client (en gardant 10 % de fonds propres dans notre
exemple) et ainsi de suite.
Si
la création monétaire par le crédit de la banque nationale s'élève
à 100€, le premier prêt s'élève à 90€, le deuxième à 81€,
le troisième à 73€, le quatrième à 66€, le cinquième à 59€,
etc. C'est ce qu'on appelle la
réserve
fractionnelle.
Si vous poursuivez la simulation, à partir d'une ligne de crédit de
100€ de la banque centrale, le total des prêts interbancaires
successifs à raison d'un taux de prêt de 90 % s'élèvera à
900€ en tout.