Il nous faut encore distinguer le travail concret du travail
abstrait. Le
travail concret en soi est un acte d'humain libre, désirant,
puissant qui veut modifier son environnement. Le monde est modifié,
humanisé pour manger, pour vivre, pour devenir, pour inventer, pour
jouer. Sans angélisme aucun, l'humain au travail devient
par
son travail, il incarne sa volonté par son acte. Il fait pousser ce
qu'il souhaite manger, il construit ce qu'il veut habiter, etc.
Le travail concret est aussi l'occasion pour l'individu de construire
une société, d'y trouver une légitimité, de la modifier en
fonction de ses aspirations.
La
logique de la rente est liée à la propriété lucrative, au fait
que la possession d'actions ou d'outils de production ouvre
le droit à une rémunération,
que ce soit sous forme de bénéfices, d'investissements (les
investissements sont la propriété des propriétaires) ou de
dividendes. Cette logique du propriétaire détermine la nature,
l'organisation, les buts du travail en emploi. Le travail qui lui est
soumis s'automatise,
se conforme à
des protocoles pour standardiser la production et garantir la rente.
Le sens même de l'acte créatif. La logique de la rentabilité tue
toute perspective d'individuation,
de singularisation dans l'acte créatif et, parallèlement, elle
obère toute perspective d'interaction sociale, toute société du
fait même que l'acte de production est hétérotélique, qu'il est
soumis à une logique, à un cadre
extérieurs.